Date de publication :  15 juin 2023.

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De l'électroacoustique

Non, le titre de cet article n'est pas une erreur. Certes, le reste du contenu de ce site montre que j'ai vraiment plus d'intérêt pour les instruments acoustiques que pour les instruments électriques ou électroniques... Pour autant lorsque l'on joue "acoustique" la question de l'amplification se pose souvent et c'est là que commence  la quête  du meilleur transducteur à même de ne pas dénaturer le son de notre instrument.

J'ai réalisé, il y a quelques années, un microphone piezoélectrique pour mon violon.Il était amovible et fixé sur le fond.  Je l'ai utilisé de temps à autres. Il n'avait pas un rendu sonore moins bon que celui des micros (du commerce) des autres musiciens qui jouaient alors avec moi, mais je n'en étais quand même pas totalement satisfait.  Je pense aujourd'hui que, si l'on utilise la technologie piezoélectrique pour le violon,  le capteur devrait être incorporé au chevalet. C'est une idée que j'explorerai sans doute à l'avenir.  Mais, pour l'heure, j'ai choisi d'approfondir le sujet en m'intéressant à la guitare  car cela m'apparait plus accessible. 

La sonorisation de la Seagull S6 de ma chérie est un  bon projet qui me fournit opportunément un terrain d'expérimentation adéquat. Bien sûr, il n'est pas question de faire des trous dans cette guitare !... Il me faut donc trouver une solution "non intrusive" suivant l'expression consacrée. 

Concernant la sonorisation de la guitare, deux technologies basées sur deux phénomènes physiques bien différents  la piézoélectricité et le magnétisme sont très majoritairement utilisées de nos jours. L'utilisation de capteurs optiques est aussi possible mais c'est, à ce jour, une solution marginale.

Les capteurs piézoélectriques sont principalement employés pour électrifier un instrument a priori acoustique, guitare folk ou classique. Il y a deux solutions pour fixer le capteur. Soit, il est disposé sous la table et l'on capte alors les vibrations de celle ci. Les inconvénients sont clairs. Suivant l'endroit où le capteur est fixé la réponse du capteur  pourra être très différente en fonction de la fréquence et, de plus, la sensibilité au Larsen sera forte car la table d'un bon instrument capte très bien l'ambiance sonore. Certains constructeurs de capteurs mettent plusieurs cellules en parallèle pour maîtriser le premier inconvénient.

La deuxième solution consiste à fixér le capteur sous le sillet du chevalet. Le capteur enregistre alors les variations de contrainte directement issues de la vibration des cordes. Les 2 inconvénients précédents sont bien minimisés. Et cela apparait comme la meilleure solution pour récupérer tout ce qui fait le son de l'instrument.  Je ne peux cependant retenir cette solution pour notre Seagull car il me faudrait percer le chevalet et la table au droit dudit chevalet.

Le premier capteur magnétique est apparu en 1909, c'est la technologie qui a permis l'émergence de la guitare électrique en 1928.cf. article wikipedia

Historiquement ces capteurs étaient constitués d'une bobine comportant un grand nombre de tours. Une inductance de 1 à 10 H et une résistance de plusieurs KOhm étaient des valeurs adaptées pour attaquer les amplificateurs à tubes de l'époque. Ces valeurs génèrent une courbe de réponse (gain fonction de la fréquence) qui comporte un pic de résonance important entre 2 et 5 Khz  conférant une couleur caractéristique  au  micro de la guitare électriques. cf site de H. Lemme ou encore ici. Un autre inconvénient de ces bobines à  haute impédance est que la capacité parasite du cable de liaison à l'ampliicateur n'est plus du tout négligeable et affecte donc le signal de sortie.  Enfin, le niveau de bruit est assez élevé.

Le son caractéristique de ces micros est toujours recherché pour les instruments électriques, même si les amplis à semiconducteurs qui ont succédé aux tubes permettraient aujourd'hui de faire autrement, car c'est un élément de leur identité  auquel nous sommes habitués. Une telle courbe de réponse n'est cependant pas du tout adaptée à la reproduction d'un instrument acoustique que je souhaite fidèle, enfin, autant que cela soit possible. Il s'agit, en fait, de se rapprocher de la sensation sonore perçue par nos oreilles avec l'instrument non amplifié. C'est, bien sûr, un objectif inatteignable par un micro fixé sur l'instrument, mais on peut tenter de s'en approcher en recherchant une courbe de réponse plus plate.

Ma quête pour cette courbe de réponse plus plate m'amène donc à regarder des solutions à basse impédance à même de repoussser le pic de résonance au delà du spectre audible (au moins 16KHz). Il est possible d'y parvenir en réduisant le nombre de tours du bobinage et en utilisant un aimant permanent plus puissant. La recherche sur internet de "low impedance magnetic pickup"  m'a permis de trouver le billet de Joseph Rogowski (alias bbsailor) sur music-electronics-forum. Ce billet et les commentaires qui suivent sont passionnants. La logique de réduction du nombre de tours du bobinage y est ici poussée à l'extrème: On ne conserve plus qu'une seule spire! Cela permet d'envisager des conceptions ultra plates. C'est tout à fait ce que je recherche, non seulement pour notre Seagull mais aussi pour d'autres instruments à venir.  C'est donc cette base que je choisis pour expérimenter un micro de type rosace .

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